Les jeunes d’aujourd’hui sont confrontés à des contextes marqués par les incertitudes, à un moment de l’âge de la vie qui est une période de transition où les ressources sociales, la précarité économique, l’instabilité scolaire et professionnelle, les conflits et crises politiques, les enjeux environnementaux et sanitaires, ainsi que les tensions identitaires et les inégalités territoriales, génèrent de multiples formes de vulnérabilité ou le sentiment de l’être. Cependant, cette vulnérabilité n’exclut pas la capacité d’action des jeunes d’aujourd’hui. La notion d’agentivité rend compte de la manière dont les jeunes développent des stratégies d’ajustement, de négociation, de résistance malgré des contraintes structurelles. Les pratiques culturelles, numériques ou associatives permettent aux jeunes de (re)négocier leur place dans des rapports intergénérationnels parfois conflictuels ou dissymétriques, de s’inscrire activement dans la société et d’engager un autre récit de soi et du monde. Articuler vulnérabilité et agentivité offre ainsi un cadre analytique stimulant pour comprendre les jeunes non seulement comme des personnes particulièrement exposées aux risques à un âge transitoire, mais aussi comme des acteurs situés capables d’influencer, d’innover et de transformer les normes et les institutions censées orienter ou contraindre leurs trajectoires. La session présentera des recherches empiriques en cours de part et d’autre de la Méditerranée.