S12 - Penser les déplacements forcés à l’aune du « droit à habiter »

Référente de la session : Marine MAURIN - GT04
marine.maurin7@univ-lyon2.fr


Cette session est une invitation à penser, à partir des déplacements forcés, la question du droit à habiter non pas seulement comme un droit au logement mais plus largement comme des traductions juridiques, morales et politiques de la possibilité d’habiter quelque part.


Présentation

Expulsions locatives, exclusions d’hébergements sociaux, évictions de l’espace public, ces différentes pratiques d’éloignement forcé invitent à caractériser autrement ce qu’habiter veut dire. Ces épreuves ne concernent pas seulement la perte d’un habitat mais la destruction d’attachements et d’ancrages sociaux et spatiaux. Face à cela, que peut revêtir alors le « droit à habiter » ? Renvoie-t-il tout à la fois à un « droit à être là », à un « droit à la ville », à un « droit à prendre part » à la vie socio-communautaire ou encore au « droit à avoir des droits » ? Si le droit est souvent perçu comme une « arme pour défendre » les personnes qui vivent des situations précaires, ces déplacements forcés permettent de poser la question de la réversibilité du droit et de ses usages : ne participe-t-il pas à fragiliser ?

Prendre pour objet ces déplacements contraints et leurs conséquences est une invitation à penser, au travers de cette session, la question du droit à habiter non pas seulement comme un droit au logement mais plus largement comme des traductions juridiques, morales et politiques de la possibilité d’habiter quelque part. Le droit n’existe pas seulement en soi, il s’appuie sur une chaîne de médiation et de traduction. Comment alors les différent.es médiateur.ices du droit interagissent (travailleur.euses sociales, avocat.es, police, magistrats, etc…) ? Comment la décision de déplacer/maintenir est-elle prise ? Quelles tensions éthiques et politiques y sont révélées ?